Bons plans

Des soirées étudiantes

Nuit de l’Essec, Insomnia, tant de soirées étudiantes par et pour eux : quel charme et quel intérêt ?


  Auteur: Charles M.     Date: 1er/02/2009

 

C’est la nuit de l’Essec le 31 janvier, génial, ça va être sympa. Dubitatif je rechigne à prendre une place (chère), puis la voiture pour 1 h de route. Finalement j’y arrive gêné, je me dis que je suis trop pas "in", que les soirées étudiantes ne sont pas faites pour moi. C’est vrai que moi à part les tavernes et les bars je suis un petit joueur pour les grands rassemblements. J’avais mis une petite chemise cintrée, de jolies chaussures, tout pour paraître à ma place. Mais alors quelle surprise une fois là bas, car "the night", l’évènement étudiant paraît-il, s’est révélé très cheap. Un thème du voyage peu travaillé, quelques déco minimalistes, de la musique banale sans réelle recherche. En fait à la rigueur une bonne ambiance, des gens de divers horizons et un bon moment, avec beaucoup de recul. On a pu apprécier Nada Surf ou Bob Sinclair, on peut apprécier la population "libérée" qui se trémousse. Donc certaines qualités au niveau du plaisir, mais dans le fond tout ce tapage juste pour ça est-ce bien justifié ? Moi je m’attendais à un lieu branché hyper travaillé avec la musique tendance du moment, à une sorte de gratin estudiantin, et je me retrouve avec des HEC, des commerciaux, des petites gens, des plus grandes gens, mais où sont les mecs "in", où sont les gens qui font bouger la vie nocturne parisienne et banlieusarde ? Ben pas à l’Essec en tout cas. Paradoxe donc entre un évènement si fortement médiatisé et valorisé pour finalement pas grand chose. Pourquoi ? Je vais paraître dur mais j’ai un début de réponse. Notre monde se fait en vue du commerce, des échanges, de l’économie, ainsi qui pourrait mieux le diriger que les HEC et les éco/gestions ? Or, petit problème, vous serez d’accord avec moi que niveau branchitude on a connu mieux qu’un HEC à peine sorti de sa prépa. Mais là encore un paradoxe, le HEC/commercial est persuadé de gouverner le monde. Et là je m’insurge, car si le HEC lambda dirigera et contrôlera des biens et de l’argent, pourquoi veut-il prétendre à contrôler des évènements pseudo culturels comme les soirées étudiantes. D’où mon petit coup de gueule contre ces soirées qui restent malheureusement dépourvues de goût et dépourvues de charme. Des bars qui s’enchaînent au rythme des verres d’alcool de mauvaise qualité, des chansons qui défilent sans aucune suite, sans aucun choix, on dirait du deezer en randomisation, on dirait du robinet d’eau tiède pour un bain pire qu’une douche gelée. Alors bon on peut aussi se montrer plus valorisant et dire que toutes mes critiques n’empêchent pas de passer un bon moment. C’est vrai qu’on peut s’amuser, après tout on peut aussi s’amuser les pieds dans la merde en nettoyant des latrines, je vous le jure. Je suis un peu dur, je ne veux pas remettre en cause la possibilité d’amusement des "big teufs" étudiantes, je veux simplement rendre à chacun ce qui lui appartient. Car si les soirées comme celles de la nuit de l’Essec vendent du plaisir, il ne faut pas chercher plus loin. Si vous cherchez un peu d’ambiance travaillée, un peu de goût ou un peu de finesse cherchez ailleurs, pas non plus dans les écoles d’ingénieurs, pas non plus chez les médecins, peut-être à la fac, et encore. En fait chipotez pas et laissez faire ceux qui savent faire, mais un point c’est tout chacun son domaine : les HEC aux comptes bancaires et les créatifs de nuit aux soirées qui valent réellement le détour.

 

“Il faut danser la vie” Nietzsche

"Au plus élevé trône du monde nous ne sommes encore assis que sur notre cul" Montaigne