Ethique pour les nuls

Mot juste ou mot exact ?

L’art de bien parler français ou l’art de se communiquer ?


  Auteur: Charles M.     Date: 24/01/2009

 

Au quotidien, en tout lieu, on me reprend sur mon français. On m’affirme que telle phrase ne se dit pas, que tel mot ne peut aller après tel mot. Parfois on me reproche même de mettre un mot là où il faudrait paraît-il en mettre un autre. Le pire bien entendu se situant dans les relations de couple où les mots trahissent le plus souvent ce que vous voulez communiquer. Pourtant m’estimant un tant soit peu intelligent je rechigne à ce rigorisme grammatical et orthographique. En fait je défends l’idée selon laquelle les mots sont à la mesure de celui qui les prononce. Et que donc que les mots ne signifient que ce qui a voulu être signifié. Pourquoi chercher un autre sens derrière les mots qu’utilise une personne : c’est elle qui est la plus à même d’en connaître l’exact. Au final on peut tracer la frontière entre deux camps, frontière qui n’est pas anodine, entre ceux qui défendent le mot juste et adéquat objectivement, et ceux qui défendent le mot subjectivement exact. Selon moi les premiers sont conformistes, les seconds sont intentionnalistes. Or de la norme ou de l’intention quel peut être le parti à prendre ? Tout le monde s’accordera à dire que la norme est artificielle, qu’elle est un outil daté et changeant. En revanche, l’intention est toujours l’intention, elle est elle aussi changeante mais elle l’est toujours en vue de restituer le ressenti d’un individu. Alors pour communiquer certains diront que la norme est nécessaire, qu’il y a des mots pour s’exprimer et qu’il faut s’en servir. Bien entendu, je ne remets pas en cause la nécessité des conventions du langage, ce que je remets en cause c’est leur rigorisme. De la même manière que toute norme impérative peut avoir des dérives, la norme du langage peut trahir la pensée et ce qu’un individu veut faire entendre. Or ce qui doit être communiqué dépasse le plus souvent ce qu’il est matériellement possible de dire : essayez d’exprimer l’idée de perfection par exemple. Il est d’ailleurs plus fréquent de ne pas trouver ses mots ou de ne pas savoir comment exprimer quelque chose, que de ne pas savoir trouver en soi un ressenti ou une impression. C’est pourquoi l’art de parler correctement doit être développé mais en aucun cas ne doit conduire au refus des nuances, des erreurs, des tentatives finalement de rendre compte d’un monde plus grand que celui du langage, ce monde qui est celui de l’intériorité. Alors tentons de ne pas tout prendre au mot et sachons avec finesse chercher en l’autre un peu plus que des mots clos prémâchés.

Post-scriptum : Réfection syntaxique : Soeln une rcheerche fiate à l’unievristé de Cmabridge, l’odrre dans luqeel les lerttes snot érictes n’a pas d’iromptance. Il fuat que la priremère et la derènire letrte du mot sionet à la bnone palce. Epanat non ? (extrait du journal gratuit "Trois Couleurs").

 

“Il faut danser la vie” Nietzsche

"Au plus élevé trône du monde nous ne sommes encore assis que sur notre cul" Montaigne