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-10/01/2009: En somme

En somme

En somme Chorégraphie Marion Lévy Du 8 janvier au 31 janvier Théâtre national de Chaillot 1 place du Trocadero 75116 Paris Tel : 01 53 65 30 00 www.theatre-chaillot.fr


  Auteur: Guillaume     Date: 10/01/2009

 

Le Théâtre de Chaillot nous propose en ce début 2009 une explication scientifique, théâtrale et chorégraphique du sommeil. Le spectacle s’ouvre sur une danseuse endormie dont les ondulations semblent être analysées à l’aide d’imposants « capteurs de rêve ».

Pour donner de la crédibilité à l’expérience, on renseigne le spectateur sur les différentes phases du sommeil afin de lui permettre une meilleure compréhension pour le voyage à venir.

Le sommeil léger est caractérisé par des corps de danseurs qui se contorsionnent, cherchant en vain la position idéale pour dormir. Les moments d’accalmie où le sujet semble tomber dans les bras de Morphée sont interrompus d’un coup par une grande agitation d’autant plus impressionnante dans cette espace capitonné qui s’apparente par moments à un asile psychiatrique où la folie de l’insomniaque inquiète.

Entre chaque pallier, chaque cycle, la compagnie Didascalie pose la question des rituels autour du sommeil notamment sur l’importance de l’aménagement scénique de la chambre.

Dans un brouhaha assourdissant, chaque protagoniste de la pièce nous parle de ses habitudes. Mais bientôt vient l’heure du coucher, une vidéo projetée sur le sol nous est offerte grâce à un jeu de miroir. Commence une lutte sans merci entre l’insomniaque tournant en rond, évitant les appels incessants du lit et la peur du vide.

On rentre doucement dans le sommeil profond où les comédiens se posent cette question : « Est ce que je dors ? ». La réalité de notre quotidien se trouve alors confrontée à un monde fantasmagorique où l’Homme apprend à apprivoiser la lévitation et où de nouveaux langages apparaissent.

Est-ce que tu dors ? A travers cette question Marion Lévy aborde également la question du couple et de la qualité du sommeil de l’un à l’épreuve du sommeil d’autrui.

Le sommeil paradoxal, détente complète, se caractérise sur la scène par une nudité des corps où l’intellect disparaît au détriment de l’animalité.

Les fantasmes sont au centre de ce dernier stade.

Finalement a-t-on rêvé ?

Une pièce qui traite le sujet du sommeil sans que jamais on risque d’y sombrer.

Guillaume Charlet

 

“Il faut danser la vie” Nietzsche

"Au plus élevé trône du monde nous ne sommes encore assis que sur notre cul" Montaigne