Paris est pleine de monde, remplie de monuments, belle à contempler de jour, de nuit, ivre, sobre, toujours. Pourtant parfois Paris demeure sans un nouveau regard. On cherche alors à se balader plus loin, à fouiller un peu la merde, mais on est vite déçu. On vogue d’un lieu touristique à un autre sans vraiment comprendre ce qu’est Paris. On se crève à grimper jusqu’au Sacré-Coeur pour arriver déçu sur une esplanade de badauds auxquels se mêle un chanteur pop "classique" qui enchaîne les Beatles, Radiohead et les Stones sans la moindre distinction. Alors comme moi vous vous demandez où est-ce beau Paris qui se contemple par tout temps, par toute saison. Et bien c’est un ami qui m’a sorti de mon ennui. On enfourche son vélo, on traverse Paris pour rechercher les grands boulevards, on dépasse Belleville et au bout d’une rue escarpée il est là : le Parc de Belleville. Là on reste prudent on le trouve encaissé, plein de mômes, on gravi les marches (toujours) pour monter au plus haut, sur une petite place grisonnante mal et bien fréquentée. On se demande bien ce qu’on fait là par un soir d’octobre poussif, mais quand on se tourne vers le sud on comprend qu’on est au bon endroit. Je ne m’épuise pas à une description, elle serait impossible. Juste un conseil, ne loupez pas ce bon plan si vous recherchez du Paris comme on l’aime, du Paris monumental mais sans prétention. Un panorama inversé par rapport à celui, si célèbre, de Montmartre. Mais la même magie à l’aurore ou au couchant, la magie de voir un Paris si encaissé mais vaste, fourmillant de vies qui se perdent dans un dédale de valeurs de gris.